mercredi 8 février 2012

Lundi 3 Octobre 2011: de Tongren à Linxia

Nous sommes ponctuels (8 heures) dans le hall de l’hôtel (mais oui, Yasmina : j'ai dormi là !). Les autres descendent en rangs dispersés, un peu en retard car l’eau chaude se faisait désirer… Nous affirmons que nous n’avons eu aucun problème de ce genre, sans doute parce que nous avons payé le prix fort ! Pour bien enfoncer le clou, je demande un reçu. Ça prend un certain temps mais ça marche… On a les plaisirs qu’on peut !
En route dans les voitures, mais c’est juste pour aller prendre le petit déjeuner, en face de l’hôtel ! Après une bonne soupe de nouilles avalée (ou plutôt aspirée) à grand bruit, nous voilà partis en direction de Sengeshong, à 6 km de Tongren, où se trouve un immense temple tibétain : le Wutun Si, qui comporte un monastère supérieur (Yango) et un monastère inférieur (Mango).

C’est dans ce dernier que nous nous rendons. Il comporte de nombreux temples qui ne sont pas tous ouverts, loin de là, et une salle d’exposition et de vente de peintures, fabriquées sur place par les moines résidents.


Il semble que l’école du monastère supérieur est la plus renommée, mais ce dernier était en travaux lors de notre visite. Le monastère inférieur, où nous nous sommes rendus comporte également une école d’art, où sont réalisés des Tankas et des Mandalas.
Quand nous arrivons devant le temple principal, il y a un monde fou.







  
De nombreux fidèles, hommes femmes et enfants de tous âges, sont assis sur le parvis. Comme de juste, les hommes sont d’un côté, tranquilles, et les femmes et les enfants, de l’autre. Des moines distribuent du pain, des brioches et du lait de yack à tout le monde, même à nous.
Une fois restaurés, nous visitons plusieurs pavillons dans lesquels des moines récitent des soutras, agitent des clochettes et frappent des cymbales d’airain dont le son persistant nous accompagne. Les photos sont autorisées.

Nous déambulons un bon moment entre les hauts piliers couverts de tentures richement colorées et dorées, dans une ambiance très sereine rythmée par la mélopée que psalmodient les moines.



Quand nous ressortons, nous allons visiter l’un des ateliers de peinture où nous faisons l’acquisition d’un mandala que l’artiste nous emballe soigneusement dans un morceau de journal. Je l’ai fait encadrer dès notre retour.
Après cette halte spirituelle, nous partons vers Xunhua empruntant tout d’abord une route encaissée entre de hautes murailles de grès rose puis des steppes peuplées de yacks et de tentes de bergers : nous atteignons 3315 mètres d’altitude sous le brouillard et dans le froid.

Juste avant d’arriver à Xunhua, nous sommes à nouveau environnés de falaises aux tons gris-vert couvertes de végétation mordorée qu’escaladent les moutons en équilibre précaire. Arrivés à Xunhua, vite, on va manger ! Le restaurant comporte plusieurs petites salles indépendantes entourant une cour intérieure.
On nous sert tout d’abord du thé aux épices, brûlant et très sucré puis un repas essentiellement à base de mouton : nous sommes chez les Salar, un peuple de confession musulmane venu de Samarkand au 13ème siècle et parlant une langue turque.
Les femmes portent les mêmes coiffes que celles rencontrées à Qilian et les enfants font éclater de gros pétards, sans doute les restes de la fête nationale.
Entre Xunhua et la réserve de Mendga, nous empruntons une route magnifique : les gorges Jishi, creusées par le fleuve jaune que nous longeons. C’est une débauche de couleurs : le rouge orangé des falaises, le jaune d’or de la végétation et le vert du fleuve ; on ne sait plus où donner de la tête.
Cependant
, nous ne faisons pas de halte, même pour prendre des photos ( !) de ce site grandiose, car il est urgent de trouver la réserve… Quand nous y parvenons, nos amis, s’étant aperçu qu’il faut laisser les voitures et… marcher pour la visiter, décident au terme d’un bref conciliabule que finalement, il est trop tard !
Nous reprenons donc la route en direction de Linxia où nous avons prévu de passer la nuit (conformément à l’accord de Xining ratifié il y a deux jours). Nous croyons toucher au but et, patatras, c’est le chaos total : nous allons mettre 3 heures à parcourir une cinquantaine de kilomètres dans un chantier indescriptible. Il n’y a pour ainsi dire pas de route mais une vague piste boueuse peuplée de pelleteuses, de camions, et aussi d’hommes et de femmes qui creusent et transportent la terre. Nous traversons des villages aux rues défoncées dont les habitants pataugent dans la gadoue. Depuis combien de temps et surtout pour combien de temps encore vivent-ils dans ces conditions misérables ?
 Parfois, nous débouchons au milieu de nulle part et il faut alors rebrousser chemin et trouver une déviation. Il y a bien longtemps que le GPS s’est tu et que nous n’avons plus idée de la direction à prendre, tant nous avons fait de tours et de détours, quand nous nous trouvons coincés et sommés de faire demi-tour une fois de plus. Heureusement, un jeune homme en moto vient à notre secours : il a dû lui aussi faire demi-tour car la ‘route’ est coupée ; mais il connaît le coin et nous propose de le suivre. Il va bientôt faire nuit, nous n’avons aucune idée de l’endroit où nous sommes ni de la distance qui reste à parcourir ; autant dire que l’ambiance est lourde ! Enfin, alors que nous n’y croyons plus, nous nous retrouvons sur une vraie route : notre destination est même indiquée sur une pancarte ! Quand nous arrivons à l’hôtel, il est 20 heures : nous avons quitté Xunhua à  11 heures ! L’accueil à la réception de l’hôtel n’est pas des plus agréables. En particulier, seuls les chinois munis de la carte d’identité chinoise paient le tarif standard ; les autres voyageurs, ceux qui n’ont qu’un passeport (c’est-à-dire nous bien sûr mais aussi YZ) doivent acquitter un supplément… conséquent).
Nous nous séparons et chacun rentre chez soi : les vieux sont fatigués ; c’est la version officielle. En fait, il est urgent d'honorer la bouteille de Jack Daniels que nous trimballons depuis Pékin !
A la vôtre !

2 commentaires:

  1. Allo vous deux
    Je ne suis pas très assidue pour les commentaires mais toujours aussi captivée par vos aventures. Il me semble que jamais Jack Daniels n'a dû être aussi bon...
    Les photos sont magnifiques !
    Carole

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  2. Nan, nan, je sais bien que tu n'as pas dormi dans la hall Anne-Marie. Tu ne leur aurais pas fait ce plaisir! Hahaha!
    Tout de même, ils sont finauds ces chinois avec le double tarif...

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