jeudi 2 février 2012

Dimanche 2 Octobre : de Xining à Tongren

Après une excellente nuit et un petit déjeuner quelconque, nous prenons tout notre temps pour ranger les affaires. Nous ne sommes pas pressés : l’heure du départ a été différée pour permettre à WJ et SR, nos nouveaux compagnons, d’aller faire faire l’entretien de leur véhicule. Vers 11 heures, nous embarquons enfin. Le temps est frais, gris et humide. Notre premier objectif de la journée, le monastère de Kumbum (Ta’er Si en mandarin) se situe à 25 km au sud de Xining.

Il s’agit de l’une des six grandes lamaseries de la secte bouddhiste tibétaine des Gelugpa (Bonnets jaunes, dont vous verrez des photos dans un prochain billet).  Elle a été construite en 1560, en l'honneur de Tsongkhapa, le fondateur de la secte des Bonnets jaunes, branche du bouddhisme qui a notamment abouti à la lignée des dalaï-lamas. A l’entrée, nous longeons une rangée impressionnante de moulins à prières que les visiteurs font tourner sur leur axe tout en marchant. Devant des tentures richement brodées, des fidèles se prosternent méthodiquement et… longuement !

 
 Le site comporte neuf temples richement décorés et abritant des statues, des peintures et des manuscrits tibétains. En sortant de la petite salle aux tuiles dorées (36 kg d’or), construite à la fin du 17ème siècle et restaurée à la fin du 20ème, on arrive au temple de la longévité, qui date, lui, de 1717 et a été construit pour honorer la longévité remarquable du 7ème Dalaï-lama.



Un chorten (l’équivalent des stupas dans le bouddhisme tibétain) de 13 mètres de hauteur marque l’entrée du plus important des neuf temples que compte le monastère : la grande salle aux tuiles d’or qui se trouve au centre.




Cette salle principale abrite une pagode recouverte d'une tonne et demie d'argent, et son toit, qui est recouvert de 350 kilos d'or, est rehaussé de sculptures dorées représentant des daims, des drapeaux et des vases religieux, symboles du bouddhisme.

Enfin, ce monastère abrite, et c'est l'une de ses principales curiosités, un grand nombre de sculptures en… beurre de yack ! Ces sculptures, réalisées par les moines pendant les mois les plus froids, représentent divers personnages et animaux de grande taille ainsi que des fleurs, des arbres, etc., le tout orné de vives couleurs et exhalant une indéniable odeur de beurre rance. Etonnant !

Dans cette lamaserie, placée sous la protection (?) de l'Etat, les moines apprennent les soutras, la médecine tibétaine, l'astronomie, la culture tibétaine ainsi que la fabrication des sculptures de beurre.

En sortant de ce site, nous nous trouvons sur une sorte de marché en plein air dans lequel sont aménagés de nombreux stands de nourriture alors que quelques tables et tabourets accueillent les visiteurs prêts à déguster les productions locales : yaourts aigres, épis de maïs, brochettes de viande de mouton et de yack, ainsi que des patates douces cuites.


Après une dégustation de ces différents produits, nous retrouvons nos véhicules respectifs et reprenons la route en direction de Tongren. Ayant passé à peu près 3 heures (repas compris) autour d’un temple, nous avons bien mérité d’en passer au moins autant sur l’autoroute ! Ainsi, au lieu de prendre la petite route directe pour Tongren, nous retournons à Xining pour y retrouver l’autoroute, non sans quelques errements préalables dans un fouillis de bretelles et d’échangeurs… Le souci de la performance kilométrique en matière de transport autoroutier prime manifestement sur le sens de l’orientation de nos nouveaux compagnons ! Il faut dire à leur décharge que vu la frénésie de construction de routes, autoroutes et autres bretelles, les GPS sont vite obsolètes et perdent toute utilité.
Quand nous atteignons la vallée du fleuve jaune, ayant quitté l’autoroute, nous nous trouvons dans un très beau paysage de rizières et de collines de lœss. Après une petite pause (c’est l’heure du goûter pour SR : il faudra vous habituer à son rythme ; telle un nourrisson, elle s’alimente à peu près toutes les trois heures), nous poursuivons notre route.
Le paysage est grandiose : d’un côté, des cultures (riz et légumes) en terrasse ; de l’autre les montagnes de schiste rouge orangé et pourpre qui tombent à pic dans le fleuve jaune (qui en dépit de son nom est d’un bleu transparent).

Quand nous arrivons à Tongren, nous tombons nez à nez avec un édifice en fin de construction : c’est l’immeuble destiné à abriter la bureaucratie gouvernementale. Il est monumental et son architecture grandiloquente commence à nous être familière… WJ et SR prennent le contrôle des opérations de recherche d’hôtel et comme il est impératif de trouver un hôtel avec parking, accès internet, salles de bain luxueuses (à part l’eau chaude distribuée chichement à des heures variables…), etc., nous atterrissons dans l’hôtel officiel, à deux pas de l’immeuble du gouvernement, sur une grande avenue sans aucun caractère, bref tout ce que nous aimons au point d’aller le rechercher au bout du monde ! Cerise sur le gâteau : si les étrangers sont tolérés, il leur faut payer le prix fort (+ 50% par rapport au tarif appliqué aux chinois Han bon teint… à condition qu’ils aient une carte d’identité en règle !).
Pendant que nos amis vont faire… laver les voitures (!) JL et moi allons faire un tour de ville. Sans aucune difficulté, nous trouvons la gare routière où nous serions arrivés si notre tentative d’évasion avait abouti. Aux alentours, c’est le quartier tibétain où nous trouvons des hôtels, des restos, un marché.
Puis, nous retrouvons nos petits camarades dans le resto qu’ils ont choisi : à nouveau c’est une débauche de plats qui s’amoncellent sur la table et qu’il faut engloutir aussi vite que possible pour soutenir le rythme de nos nouveaux amis, décidément voraces et pressés ! Bref, une fois le repas expédié, JL et moi rentrons directement à l’hôtel pendant que les jeunes vont ‘faire un tour en ville’ ou plus exactement le tour de l’hôtel, soit environ 200 mètres, mais à pied !
A demain : rendez vous à 8 heures dans le hall de l’hôtel, je vous attends.




1 commentaire:

  1. HAHAHA! J'avoue j'ai éclaté de rire en voyant la tête du comité d'accueil matinal dans le hall, ...euh, sur le trône de l'hôtel!

    Pour les sculptures de beurre je pense qu'il est temps d'établir un partenariat culturel entre le monastère de Kumbum et la ville de SPEZET (http://celinelecuyer.over-blog.fr/article-pardon-du-beurre-de-spezet-76928257.html).

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