Encore une grosse
étape en perspective pour rejoindre Pingyao : à vrai dire un peu plus de
500kms… Nous décollons donc de bonne heure, sans même prendre de petit
déjeuner : « à l’hôtel c’est trop cher et en ville, c’est fermé…
alors on le prendra dans une station service » a décrété YZ qui, soit dit
en passant ne semble pas être de très bonne humeur. Xi’an est sous une brume
épaisse et très humide, le périphérique que nous empruntons est complètement
bloqué, etc. Nous ne sommes même pas sûrs d’être sur la bonne route : en effet,
ce matin, la technique renâcle et le GPS est muet ; il ne reprend vie que
lorsque nous n’en avons plus besoin, ayant atteint par hasard l’autoroute… et
la bonne en plus ! Après avoir traversé le fleuve Bahe, la route est à
nous et nous fonçons dans le brouillard à la recherche d’une station service…
Il faut bien mettre de l’essence dans le réservoir et, accessoirement prendre
un petit déjeuner… Nous roulons depuis une heure et demie quand nous y parvenons.
Il pleut, nous sommes garés dans une flaque, il nous reste plus de 400 kms à
parcourir pour arriver dans un endroit que nous n’avons pas choisi, et c’est
toute l’absurdité de l’entreprise dans laquelle nous sommes embarqués qui nous
saute aux yeux...
Ce voyage ne nous ressemble pas du tout : depuis presque
30 ans, et presque autant de voyages, nous avons toujours essayé de minimiser
la durée des déplacements pour pouvoir passer du temps sur des sites, dans des
villes ou dans des environnements choisis à l’avance. En tous cas, les trajets
n’ont jamais constitué, en eux-mêmes, une motivation. Ici, c’est précisément
l’inverse : les visites (magnifiques mais d’une brièveté d’autant plus
frustrante) que nous avons faites n’ont été que des flashes perdus dans un
océan de grisaille et d’ennui… et, détail qui tue : le temps qui nous
reste ne devrait pas nous apporter plus de satisfaction. Il nous reste les
bonnes résolutions (plus jamais ça !) et la dérision (si nous écrivions le
« Guide de l’auto-routard » ?). Mais, trêve de balivernes :
il nous faut repartir, gonflés à bloc pour aligner 437 kms de morosité, sous
une petite pluie fine qui ne contribue pas à nous remonter le moral.
Deux
heures et quelques dizaines de camions plus tard, je n’en peux plus : la
circulation est anarchique, les camions nous doublent tantôt à gauche tantôt à
droite mais toujours en nous envoyant de grosses gerbes d’eau, YZ semble
somnoler au volant, bref « je veux m’arrêter et ne pas remonter en voiture
avant une demie heure…au moins ! » YZ, qui avoue lui-même être
fatigué, obtempère et demande à JL de prendre le volant après cette pause.
Pendant 200 kms,
JL conduit calmement, YZ dort, quelques travaux nous obligent à rouler sur une
seule file, bref c’est un peu plus détendu. Nous traversons le fleuve Jaune,
empruntant un pont gigantesque pour pénétrer dans la province du Shanxi où
alternent les collines de lœss orangées et ravinées façon canyon, les cultures
en terrasses et la plaine. De
part et d’autre de l’autoroute, le terrain semble très friable et les hauts
murs qui nous entourent cèdent par endroits sous la poussée d’éboulements.
Après un stop express (bol de nouilles, essence, café) YZ reprend le volant
pour la dernière centaine de kilomètres et nous conduit jusqu’aux murailles de
Pingyao.
La ville est entièrement entourée de remparts, pour la plus grande
part d’origine (14ème siècle) et la circulation automobile y est
interdite de 8 heures à 18 ou 19 heures. Il faut donc appeler l’hôtel et un
employé vient chercher les clients à l’une des portes.
C’est ainsi que nous nous retrouvons dans un hôtel ‘typique’, copie des résidences de l’époque Qing (à partir du milieu du 17ème siècle).
Les chambres y donnent sur une cour et comportent des lits traditionnels appelés kang.
Dans un prochain message, je vous ferai un petit topo sur les principales curiosités que recèle la ville de Pingyao (remparts, maisons traditionnelles, bâtiments administratifs, mais aussi ameublement traditionnel dont les kang).
C’est ainsi que nous nous retrouvons dans un hôtel ‘typique’, copie des résidences de l’époque Qing (à partir du milieu du 17ème siècle).
Les chambres y donnent sur une cour et comportent des lits traditionnels appelés kang.
Dans un prochain message, je vous ferai un petit topo sur les principales curiosités que recèle la ville de Pingyao (remparts, maisons traditionnelles, bâtiments administratifs, mais aussi ameublement traditionnel dont les kang).
Pour l’heure, nous
prenons possession des lieux puis allons faire un tour en ville. YZ est
maussade : il couve un rhume mais ne prétend pas absorber le moindre
médicament ‘occidental’.
Tout ce qu’il veut, c’est surfer sur internet en buvant sa tisane ...
Dernière facétie de notre ami : il déclare qu’il ne compte pas aller visiter les sites historiques qui se situent dans les environs de Pingyao, à savoir un temple bouddhique (Shuanglin), une ancienne résidence et un château souterrain. C’est trop loin dit-il : 80 kilomètres aller retour au total ! Sachant que nous venons de faire plus de 7200 kilomètres, l’argument nous semble pour le moins étrange, surtout quand s’y ajoute la suggestion que nous pouvons toujours prendre un bus !
Nous nous séparons rapidement, prêts à profiter demain de notre liberté retrouvée, laissés à nous-mêmes...
Tout ce qu’il veut, c’est surfer sur internet en buvant sa tisane ...
Dernière facétie de notre ami : il déclare qu’il ne compte pas aller visiter les sites historiques qui se situent dans les environs de Pingyao, à savoir un temple bouddhique (Shuanglin), une ancienne résidence et un château souterrain. C’est trop loin dit-il : 80 kilomètres aller retour au total ! Sachant que nous venons de faire plus de 7200 kilomètres, l’argument nous semble pour le moins étrange, surtout quand s’y ajoute la suggestion que nous pouvons toujours prendre un bus !
Nous nous séparons rapidement, prêts à profiter demain de notre liberté retrouvée, laissés à nous-mêmes...