La ville de Pingyao
est l’une des plus anciennes de Chine, située à deux
cents kilomètres de la capitale de la province du Shanxi. Elle n'a subi que
peu de changements depuis la dynastie Ming (1368-1644), et a été inscrite en
1997 au patrimoine mondial
de l'UNESCO grâce à ses hauts
remparts qui entourent la ville, ses rues bien préservées, ses magasins, ses
temples et ses logements résidentiels construits durant les dynasties des
Ming et des Qing (1644-1911). Les remparts ont été reconstruits en 1370. Longs de plus de six kilomètres, ils s’élèvent à une hauteur de six à dix mètres et sont larges de trois à six mètres.
Constitués de terre comprimée et recouverts de briques et de pierres, ces remparts possèdent six portes et sont jalonnés de soixante-douze tours de guet qui contiennent
chacune un paragraphe de « L’art de la guerre » de Sunzi.
La
construction de la ville ancienne se conforme strictement aux règles
archéologiques chinoises. La ville est carrée et toutes les rues se croisent
les unes les autres horizontalement et verticalement. On l’appelle également la
ville de la tortue (la tortue est le symbole de la longévité et de la paix)
: la porte du sud étant la tête, la porte du nord la queue et les quatre portes
de l'ouest et de l'est figurant les quatre pattes. Quant aux quatre rues
principales, aux huit petites rues et aux soixante-douze ruelles, elles
représentent les dessins de la carapace. Six portes composent les points d'entrées et de sorties de la vieille ville, une entrée au nord ainsi qu'au sud, et deux entrées à l'ouest et à l'est. De plus, 72 tours de guets ponctuent le tracé. L'accès aux remparts se fait par les portes nord, ouest ou sud. Entrés par la porte nord, nous sommes redescendus à la porte sud.
C’est une balade
agréable et intéressante qui permet d’avoir une vue plongeante sur les maisons
traditionnelles et de voir autre chose que la vie artificielle des rues principales
préservées pour le tourisme des chinois Hans et des quelques
égarés occidentaux qui viennent s’encanailler dans les magasins
«d’antiquités» et/ou «d’artisanat»…
En descendant des
remparts, nous faisons un tour de ville : dégustation de… vinaigre (l’une
des spécialités de Pingyao), de bœuf Guanyun (une autre spécialité) ; et
achat de différents petits cadeaux en laque.
Après un déjeuner rapide (nous
goûtons en particulier à l’igname, spécialité du Shanxi : c’est une sorte
de grosse patate douce… bof !), nous nous séparons de notre ami qui doit
rentrer à l’hôtel pour traiter ses affaires et nous partons à la découverte des
rues anciennes bordées de temples, de palais et de maisons traditionnelles que
l’on peut visiter. Je ne vais pas tous vous les énumérer mais signaler les plus
importants : le musée Rishengchang de la maison des finances ; le
palais Dacheng dans le temple de Confucius ; le Yamen qui est l'organisme
gouvernemental; etc.
La banque
Rishengchang située au centre de l'ancienne ville de Pingyao, sur la rue de
l'ouest, est considérée comme étant la première banque dans l'histoire de la
Chine, fondée en 1823 pendant la dynastie Qing. À la fin du 18ème siècle, Li Daquan
ouvrit là une petite teinturerie. Devenue florissante, son entreprise s’étendit
jusque dans le Sichuan. À mesure que les ventes augmentaient, Li mettait en
place un système de chèques et de dépôts. Le bureau principal de Pingyao devint
alors le comptoir financier de l’ensemble de sa société. Plus tard, il offrit
ses services à d’autres entreprises, à des particuliers et, enfin, au
gouvernement Qing.
La banque prospéra pendant plus d’un siècle. À son apogée, elle possédait 57 succursales à travers la Chine. Le musée retrace cette histoire.
La banque prospéra pendant plus d’un siècle. À son apogée, elle possédait 57 succursales à travers la Chine. Le musée retrace cette histoire.
Quant au temple de
Confucius, il abrite en particulier le plus vieux
bâtiment de Píngyáo, le pavillon Dàchéng. Dans cet immense complexe se trouvent
en particulier les salles dans lesquelles les futurs fonctionnaires passaient les
examens impériaux (connaissance des écrits confucianistes, exercices de calligraphie
chinoise, etc.) Un temple est dédié à Confucius et à ses écrits. Un autre
bâtiment présente tout ce qui peut nous être infligés en enfer !
Le Yamen regroupe,
dans la Chine impériale, la résidence officielle d'un mandarin et l’ensemble de ses bureaux. A
Pingyao, ce bâtiment administratif se situe au centre de la vieille ville.
Au bout de deux
heures, nous en avons un peu assez des bâtiments historiques, des cours Qing,
etc. et nous tentons d’échapper à cette ambiance de musée en nous éloignant des
deux ou trois rues centrales (balisées en jaune sur le plan !) où se
trouvent les lieux « à visiter ».
L’ambiance change du tout au tout :
nous errons un moment dans des ruelles bordées d’habitations sommaires,
environnés d’odeurs fortes, le tout sous un petit crachin plutôt désagréable…
C’est assez triste et nous rentrons assez vite à l’hôtel, en flanant le long des boutiques.
Quand nous rentrons, il est 18 heures,
la nuit tombe. Nous partons demain matin en direction de Pékin : je suis épuisée par
avance en pensant qu’il nous reste à peu près 650 kilomètres de route…
Ah enfin la suite de l'histoire. Et deux épisodes en plus. C'est vrai qu'il faut conclure avant d'attaquer le Pérou : je suis impatient. Mais trouveront-ils un YZ ?
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