20 Septembre : de Pékin à Hohhot, via Datong

Dès 6 heures du matin, tout le monde est sur le pont. La voiture est chargée ; nous y prenons place tous les trois. Après un passage à la station service, le premier d’une longue série, nous voici en route pour la Mongolie, objectif Hohhot - capitale de la Mongolie intérieure. Après une heure sur le 6^ème périphérique, nous rejoignons l’autoroute G6, qui va de Pékin au Tibet.

Le temps est très beau, très lumineux et nous voyons distinctement de larges tronçons de la Grande Muraille qui serpente au sommet des collines. 

On voit aussi un magnifique réverbère. Ce n'était pas prévu : il a surgi brusquement devant l'objectif alors que JL prenait des photos au vol, par la fenêtre !

Après une traversée sans histoire de la partie Nord de la province du Hebei, nous entrons vers 11 heures dans la province du Shanxi. Tout va bien : nous avons déjà  rencontré de nombreux péages ainsi que de nombreux camions, sans compter quelques usines quelque peu polluantes. 

  Mine de rien, nous avons parcouru 400 km depuis ce matin, quand nous arrivons à Datong, au nord de la province.  

La ville de Datong (un peu plus d’un million d’habitants) n’a en elle-même aucun intérêt qui mérite le déplacement. Mais elle fut – autour des 4^ème et 5^ème siècles – la capitale des Tuoba, un peuple de nomades turcophones qui, venus de Mongolie et de Manchourie, unifièrent le nord de la Chine, fondèrent la dynastie des Wei du Nord avant de s’assimiler aux clans Han. S’étant convertis au bouddhisme, les Tuoba ont laissé un héritage fabuleux : les grottes de Yungang dans lesquelles se trouve une collection de sculptures bouddhiques datant du 5^ème siècle !  

Nous pénétrons sur le site par cette allée monumentale, façon tombeau des Ming, mais toute neuve, 21ème siècle garanti ! Peut-être un peu grandiloquente ? 

Les sculptures sont réparties dans plus de 250 grottes (dont quarante environ sont ouvertes au public).

« Il s’agit du plus ancien ensemble de sculptures bouddhiques de Chine dans les motifs desquelles on peut percevoir des influences indienne, perse, et même grecque. Elles diffèrent en cela des premières structures bouddhiques de Chine. » (D’après le guide Lonely Planet, 2009, p. 408).

                                                                                   

 

   

En plus de sculptures monumentales de Bouddhas (hautes de 15 à 17 mètres), ces grottes contiennent des pagodes sculptées, des représentations d’animaux et d’apsaras, et pour nombre d’entre elles, le motif des 1000 bouddhas (petites sculptures de bouddhas placées dans des niches).

 

Pour la plupart, ces motifs sont peints de couleurs que l’on distingue encore, après 15 siècles…). 

Nous ne sommes restés qu’un peu plus de trois heures sur ce site exceptionnel, dont voici ci-dessous quelques vues d'ensemble. Nous le quittons à regret, pour nous diriger sans mollir vers la ville de Hohhot, située à 270 kms de là !

Fin de la récréation culturelle : nous revoici sur l’autoroute, avec JL au volant cette fois (ce qui explique qu’il n’y ait pas de photos...). Nous pénétrons en Mongolie, dans un paysage de collines verdoyantes aux courbes très douces. On aperçoit des troupeaux de moutons et de chèvres, des ânes qui transportent des chargements de fourrages. Les rares villages sont construits en pisé : la maison et la cour sont entourées d’un mur, lui aussi en pisé. Après quelques heures environnés de ce paysage paisible et un peu monotone, nous voici arrivés à Hohhot. Notre hôtel, réservé depuis Pékin, se trouve au coin de la Rue du Peuple et de la Rue de la Bonne Santé : il s’appelle « Aimer la Famille » tout un programme !

Après 676 kilomètres, nous sommes un peu abrutis, juste capables d’avaler rapidement (à la chinoise) un grand bol de nouilles sautées aux champignons des bois avant d’aller nous coucher !

A bientôt en espérant que vous prenez quelque plaisir à ce voyage !