lundi 21 novembre 2011

22 Septembre : de Linhe à Wuliji












Pour une fois, nous sommes sur une petite route de campagne déserte (champs de maïs et de tournesol, ponctués par quelques parcelles de… piments !). C’est agréable jusqu’au moment où nous sommes arrêtés par la police. Une caméra sournoise vient de nous flasher alors que nous roulions à 60 km/h environ. Le flash déclenche une sonnerie sur l’ordinateur portable des flics embusqués derrière un bosquet… Ils nous affirment, sans avoir l’air d’y croire plus que nous que la vitesse est limitée à 40. Résultat des courses : 200 yuan (25 €) qui vont passer directement de la main à la main, sans formalité supplémentaire. Quand plusieurs voitures passent à vive allure, au bas mot 100-110 km/h, les trois agents rigolards ne font pas un geste pour les arrêter. Il faut croire qu’ils ont rempli leur quota de la journée.
Passé cet incident mineur, nous continuons  sur notre petite route jusqu’à atteindre un tout autre relief : sable et cailloux, quelques rares touffes de végétation que broutent les ânes et, sur notre droite, la montagne aride. Nous entrons dans le désert de Gobi. 
Sur la route, dans le désert de Gobi

  
l'entrée d'un village de vacances

                                                                        

 

  






Après être passés devant un village de vacances "à la Mongole", (ci-dessus), nous faisons une petite incursion (15 km: une bonne heure) sur une piste étroite et caillouteuse (cidessous) d'où un  cañon nous conduit dans le minuscule village Aguimiao.
 


Nous allons y visiter un temple tibétain datant du 14ème siècle. 


Au passage, nous avons croisé sur cette piste étroite et accidentée, quelques mobylettes, un chameau en liberté et douze bus remplis d’enfants qui nous font de grands signes…

Quand nous retrouvons la route principale, c’est dans un paysage à couper le souffle. Des pics montagneux nous entourent à perte de vue, formés de roches dont les couleurs varient du beige un peu verdâtre au grenat. Sous le soleil, c’est superbe (les photos que JL prend au vol sont moins éblouissantes mais elles donnent une idée…).

  Après ces reliefs grandioses, nous retrouvons le désert de cailloux ponctué de quelques dunes de sable et peuplé de chameaux et de chèvres (mongoles ?) aux longs poils soyeux.




Lorsque nous faisons une petite pause, nous assistons au montage d'une yourte... traditionnelle celle-la, que les habitants installent à côté de l'habitation en dur dans laquelle ils sont censés loger.




Cette ambiance bucolique se rafraîchit quelque peu lorsque nous sommes arrêtés par un barrage de police alors que JL est au volant … en toute illégalité. En effet, le permis international n’étant pas reconnu en Chine, les étrangers n’ont pas le droit de conduire (sauf à avoir passé le permis en Chine). Heureusement, les rôles sont bien partagés dans la police et ceux qui nous arrêtent ne s’occupent pas de la circulation automobile mais du contrôle aux frontières. Nous devons aller nous faire enregistrer au poste de police, ce que nous faisons bien volontiers, sous bonne escorte. 
En plein désert, nous arrivons devant l’immeuble de la police : hall monumental, tout neuf ; plusieurs bureaux dans lesquels trois ou quatre bureaucrates se battent les flancs devant leurs ordinateurs flambant neufs (en veille) ; dans une cuvette, une grappe de raisin trempe ; à côté, des haltères pour entretenir la forme, une photocopieuse monumentale encore sous sa housse…. Nos passeports sont examinés, photocopiés sous toutes les coutures sur l’une des imprimantes. Après quoi, on nous laisse repartir.  Ceci n’est que le premier des épisodes de la série : l’accueil des étrangers en Chine sur lequel nous aurons à revenir !
Cet épisode n'est illustré d'aucune photo : c'est comme les ponts et les installations militaires; secret !

Arrivés  à Wuliji, nous trouvons un hébergement (on ne peut pas parler d’hôtel) au milieu de nulle part.



Ci-contre, l'entrée de l'hôtel. Notre chambre est juste derrière le tas de terre ! Au premier plan, c'est moi : JL m'a posée là pour donner une idée de la hauteur du tas ! 




Autour, c’est le désert. On se croirait dans un album de Lucky Luke : une seule rue, une station service désaffectée, quelques restaurants sommaires, et… qui arrive à l’hôtel ? Pas les Daltons, non, deux flics ! La rumeur va vite : on aurait signalé des visages pâles… A nouveau, on contrôle nos passeports. Le plus gradé des deux en examine soigneusement toutes les pages, puis passe à son subordonné qui, sachant tracer les lettres assez aisément, est chargé de recopier les informations principales pour le rapport, ou la poubelle. Ils nous prennent aussi en photo tenant le passeport ouvert au niveau de l’épaule gauche, genre photo anthropométrique. Enfin, le chef lui-même pose pour quelques photos que prend son subordonné pendant que lui-même fait mine de lire nos passeports. Pour des raisons évidentes, nous n’avons, nous, pas pris de photos pour immortaliser cette mascarade qui se déroule cependant dans une ambiance relativement détendue. Il vous faudra nous croire sur parole et imaginer le reste comme il vous plaira.

Après avoir satisfait à la curiosité, nous allons explorer les ressources locales puis reprendre des forces dans l’un des restaurants familiaux qui bordent la route. A vrai dire, il y a une grande variété de cuisines, un grand nombre de provinces sont représentées comme si les camionneurs venus d'un peu partout cherchaient à retrouver les spécialités culinaires de leur région. Comme dit JL, c'est une "ville étape", même si la station service est désaffectée !
Pour conclure ce message, voici quelques photos de notre balade touristique en ville, avec les curiosités les plus remarquables de cette étape.

L'office du tourisme
  
La rue principale.. et unique: bordée de restaurants et,
à côté, les toilettes publiques
bien roses au soleil couchant






La journée se termine au resto : chèvre et nouilles au piment. Nous suscitons l'intérêt et la curiosité et plusieurs personnes viennent se faire photographier avec nous. Après le repas, nous pouvons enfin nous retirer dans notre palace, à l’abri des regards. Demain est un autre jour ! Nous avons déjà parcouru 1410 km…


  


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