dimanche 29 janvier 2012

Samedi 1er Octobre : en route pour Xining

Ce matin, il fait 4°C. Le ciel est bleu, le soleil brille et nous nous apprêtons à refaire en sens inverse une partie de la route faite hier ! Toutefois, nous ne regrettons pas ce détour qui nous a  permis de connaître Qilian et ses magnifiques montagnes. Le premier objectif est de trouver de l’essence mais, pour raison de fête nationale, cela s’avère un peu plus compliqué que prévu. Autre retombée, positive celle là, de la fête nationale : tout le monde, ou presque est en vacances, y compris le personnel des autoroutes qui sont de ce fait gratuites… En échange, nous recevons un formulaire bilingue – chinois/ tibétain – dans lequel sont présentés les différents tarifs du péage, de la mobylette au 15 tonnes, au moins.

Nous franchissons un col à 3771 mètres : pas le moindre malaise ; nous nous arrêtons un peu pour prendre le frais ! Nous traversons ensuite un paysage un peu monotone dans la grisaille. De grosses fermes ponctuent le décor : céréales, vaches, champ de colza que l’on récolte en ce moment. A la sortie d’un long tunnel, nous atteignons le record d’altitude de la journée (3810 m) avant d’entamer la descente vertigineuse sur une route en lacets.  

Nous y croisons de nombreux véhicules dont certains doublent dans des conditions acrobatiques : dans un virage, dans un tunnel, face à un camion, etc. La dernière partie de la route, avant Xining, est assez désagréable : grisaille, nuages, sans compter la pollution liée aux nombreuses usines qui jalonnent la route.
En plus l’incertitude dans laquelle nous sommes tenus sur le programme des jours à venir commence à nous énerver… sérieusement. Nous avons quelques raisons de penser que YZ a décidé avec ses amis de faire un aller retour au lac Qinghai pour aller y photographier des oiseaux (dont nous avons lu dans le guide que l’on pouvait les observer entre mars et juin : nous sommes en octobre !). Il faut savoir que le lac Qinghai est une destination très prisée des touristes chinois qui ne reculent pas devant les 600 km que représente cette balade autoroutière pour aller, à la queue-leu-leu, photographier quelques oies sauvages. Comme, en plus, nous sommes en période de vacances pour raison de fête nationale, on peut s’attendre à une joyeuse bousculade ! Bref, nous avons décidé de ne pas participer à cette virée absurde mais de prendre le bus pour nous rendre directement à Tongren, l’étape suivante dans leur ‘planning’. Pour le moment, nous roulons vers Xining où nous devons retrouver les amis et la femme d’YZ, l’ambiance est morose et les premières gouttes de pluie tombent.
 










C’est le moment que JL choisit pour dire que nous ne souhaitons pas aller au lac Qinghai le lendemain. Les derniers kilomètres se déroulent dans un silence pesant. Nous arrivons à l’hôtel, montons les bagages dans notre chambre, suivis par YZ qui souhaite « discuter de la suite du programme ».
Nous aussi, ça tombe bien ! La discussion s’engage alors… difficilement. Nous essayons d’exposer calmement les raisons de notre décision : nous estimons avoir fait un nombre suffisant de kilomètres – 4450 km en 12 jours – sans avoir besoin d’en rajouter 600 pour aller prendre quelques photos ; nous sommes tout à fait capables de prendre un bus pour faire quelques centaines de km – même si le confort de la voiture n’est pas en cause ; nous préférons passer du temps à Tongren qui comporte de nombreux sites tibétains plutôt que d’aller en rangs serrés faire le tour d’un lac qui en plus devrait être dans le brouillard ; etc. YZ n’apprécie pas du tout ce qu’il prend pour une critique de son organisation (!) et aussi et surtout comme une manifestation de notre ingratitude alors que son seul objectif a été depuis le départ de nous faire plaisir…
Ne nous sentant absolument pas engagés par ce qu’il a vraisemblablement promis à ses amis sans nous consulter ni même nous tenir au courant (sans doute pour nous faire la surprise et augmenter ainsi notre plaisir), nous essayons de lui démontrer que nous ne sommes pas obligés d’avoir exactement les mêmes goûts ni les mêmes intérêts, et que donc nous pouvons ne pas avoir exactement les mêmes activités (« certains peuvent aimer les visites de temples et d’autres préférer photographier des feuilles mortes…» : cet exemple n’est pas apprécié à sa juste valeur, je trouve !). Rien n’y fait. Nous avons même droit à un petit couplet moralisateur sur le fait que, étant engagés dans une aventure collective, nous devrions nous plier à la loi du groupe, etc. Bref, YZ est très déçu de notre attitude, pour ne pas dire de notre trahison alors que nous devrions avoir à cœur de préserver à tout prix la cohésion du groupe (?) y compris en faisant quelques concessions. Nous réussissons dans tout ce fatras à nous faire préciser que nous devons être à Jiuzhaigou (un parc national) le vendredi 7 au soir (nous apprenons dans la foulée que RM, la femme d’YZ, doit y prendre l’avion pour rentrer à Pékin dès samedi matin). Il reste donc 5 jours à occuper le plus agréablement possible… Comme YZ est passablement énervé, surtout contre moi, je décide de me taire et de mettre par écrit un projet pour les cinq prochains jours, ce qui n’est pas très compliqué vu les contraintes à respecter (points de départ et d’arrivée, temps dont nous disposons, arrêts souhaitables, etc.). Ceci donne lieu à une proposition de programme (dont chacun garde un exemplaire) où sont précisées les prochaines étapes, les visites prévues, les arrêts, etc. C’est tout juste si nous ne procédons pas à la signature solennelle de ce que nous appellerons par la suite (entre nous) l’accord de Xining ! YZ, qui commence à craquer, déclare trouver tout cela très bien et compte aller de ce pas soumettre cette proposition aux autres pendant que nous allons faire un tour en ville. Son revirement est spectaculaire : en fait, dit-il, il ne tient pas tellement à aller au bord de ce fichu lac qu’il a déjà vu d’ailleurs, d’autant plus qu’il ne fait pas beau, de toutes façons ça n’était qu’une proposition, on peut en discuter, etc.). Tout cela ne nous fait ni chaud ni froid : tout ce que nous voulons, c’est arriver à nos fins, et nous avons le sentiment d’être sur la bonne voie ! C’est donc gonflés à bloc que nous partons, à pied, vers le centre ville. En fait, notre véritable objectif est… la gare des bus où nous comptons nous renseigner sur les horaires, les tarifs, la fréquence des départs pour Tongren où nous avons fermement décidé d’aller dès demain matin, et ceci, quelle que soit la décision ‘du groupe’ : s’ils sont partants, nous irons avec eux en voiture, sinon nous irons tous les deux en bus. 

Nous sommes ravis d’être laissés à nous-mêmes pour quelques heures et reprenons nos distractions favorites : prendre un bus de la ville pour atteindre la gare (objectif atteint), trouver le guichet ad hoc et les horaires (objectifs atteints), acheter deux tickets pour le bus de 9h30 (objectif atteint : nous avons même des places numérotées, le n° du bus, celui du quai, tout cela pour la somme modique de 34,3 yuan par personne, etc. comme vous pouvez le voir sur les tickets…) ! Bref, pour une dizaine d’euros, nous passons un bon moment !
De la gare, nous passons au marché tibétain où nous baguenaudons un moment devant les différents étals : vêtements doublés de fourrure, robes de moines, clochettes, cymbales et autres chasse-mouches, sans compter les stands de nourriture assez peu appétissante.


De retour à l’hôtel, nous retrouvons YZ et RM et sommes présentés à nos futurs compagnons de voyage (WJ et sa femme SR) : ils viennent de parcourir plus de 2000 km (en 2 jours) pour venir nous rejoindre à bord de leur Cherokee flambant neuf, conduit par SR. 

Avant que nous ne passions à table, YZ nous prend à part pour nous annoncer l’issue des négociations : banco sur toute la ligne ; notre proposition étant adoptée à l’unanimité, nous partirons dès demain matin pour Tongren, tous ensemble dans l’unité retrouvée ! Sur ces fortes résolutions, nous passons à table et apprenons à l’occasion que nous sommes invités… C’est une débauche de plats qui s’amoncellent sur la table et qui ne résistent pas au solide appétit de nos nouveaux camarades. Les deux feront d’ailleurs preuve, tout au long de notre périple commun, d’une certaine voracité, engloutissant en un temps record jusqu’au dernier grain de riz et à la dernière goutte de sauce les divers plats commandés en abondance à chaque repas. Une fois cette affaire rondement menée, on ne s’attarde pas : chacun retrouve son intimité, en attendant demain et le début de nouvelles aventures.

dimanche 22 janvier 2012

Vendredi 30 Septembre : de Zhanghye à Qilian

Ce matin, en prenant le petit déjeuner au resto de l’hôtel, nous regardons distraitement la télé qui gueule dans son coin. Il doit se passer quelque chose d’important : en effet, la fusée est partie, avec succès (voir le message posté à propos de nos aventures à Ejina...) en dépit des espions et à la veille de la fête nationale…
Cela ne nous empêche pas de continuer sur notre lancée et, dès neuf heures, nous voila partis en direction du Sud Est.

Nous sommes environnés de champs de maïs entrecoupés de grandes étendues aménagées pour faire sécher les épis… de maïs. Cette profusion nous explique d’où viennent tous ces pains, crêpes et gâteaux divers (mais toujours dégueux) que nous ingurgitons depuis deux jours au petit déjeuner. Nous sommes sur une bonne route, bordée de peupliers et de saules pleureurs.

Des troupeaux de moutons se baladent dans les sous-bois et la chaîne des monts Qilian enneigés se profile au sud. La route serait paisible si elle n’était hantée de camions militaires en tenue de camouflage dont certains, en tête de convoi, transportent des canons. Nous les avons déjà rencontrés hier (pardon, j’avais oublié de vous signaler ce détail). Que chacun se rassure : ce n’est pas la guerre ; juste la préparation de la fête nationale. A l’écart de cette agitation guerrière, les paysans arrachent (à la bêche) et ramassent (à la main) les patates.

Mine de rien, nous avons pris de l’altitude, atteignant 2830 m quand nous nous engageons sur une petite route de montagne. Nous y croisons et y doublons, quelquefois de façon assez acrobatique, nombre de camions lourdement chargés. Nous rencontrons aussi des troupeaux d’animaux à cornes et aux longs poils noirs : nos premiers yacks !

 A 3200 mètres, nous faisons une petite pause pour toucher la neige et... des poils de yack que JL brandit . Nous continuons à monter… jusqu’à atteindre le point culminant de cette journée : 3685 mètres. S’ensuit un long parcours au milieu de la steppe, avec les sommets enneigés sur 180°. Il fait grand soleil, pas un nuage.
Nous rencontrons plusieurs troupeaux de yacks qui passent d’un pâturage à l’autre, traversant la route sous la garde d’hommes en moto ou de jeunes femmes à cheval. Certains des yacks transportent sur leur dos le matériel de camping.














Ça et là, sur la steppe, se trouvent des mâts croisés en forme de pyramide et ornés de tissus de couleurs variées. Nous aurons l’occasion d’en revoir à de nombreuses reprises en pays tibétain et, pour commencer, à Arou où nous visitons un temple tibétain en compagnie d’un moine qui tient à être pris en photo avec moi.
 
 


Notre prochaine étape, Qilian, se situe au milieu des montagnes, dans un site à couper le souffle : d’un côté, un relief rocheux de schiste rouge et ocre ; de l’autre, les sommets enneigés des monts Qilian dont l’altitude dépasse les 5000 mètres.
 YZ nous a dit qu’il tenait à cette étape, pour faire des photos. JL lui suggère donc de bifurquer en direction de la montagne quand, avant d’arriver à Qilian, nous voyons une petite route sur la droite. Ça ne correspond manifestement pas à ses projets car il continue à foncer, bille en tête, vers la ville. Quand nous y arrivons, se pose comme d’habitude, le problème de la recherche d’un hôtel…
Bien que Qilian soit une toute petite ville, elle comporte cependant un quartier moderne, démesuré et désertique, à l’écart des quelques rues commerçantes traditionnelles. C’est ici que se trouvent les bâtiments officiels – d’une prétention et d’un mauvais goût que nous avons déjà pu observer ailleurs, ainsi que des restos, bars et autres établissements, tout aussi clinquants et sans aucun intérêt. Suivant notre bonne habitude, c’est évidemment là que nous nous posons, devant un hôtel dont je vous épargne la description…


Après avoir prévenu YZ qu’il n’était pas question pour nous d’aller dans cet hôtel, nous assistons de loin à la difficile négociation qu’il engage cependant avec une hôtesse dédaigneuse et il nous faut beaucoup de sang-froid pour ne pas éclater de rire quand il nous communique le verdict : cet hôtel n’admet pas les étrangers ! Sans aucune pitié, nous lui répétons alors que c’est heureux car nous n’avons jamais eu l’intention de nous arrêter là ! Cette situation se reproduira plusieurs fois au cours du voyage et à chaque fois, YZ manifestera la même incompréhension – réelle ou affichée – des véritables motifs qui nous conduisent à refuser d’aller dans ce genre d’établissement. A chaque fois, il a fait semblant de croire que notre réticence venait du fait que nous trouvions cela « trop cher » ! Nous avons vite renoncé à argumenter, préférant passer pour des pingres que d’affronter sa mauvaise foi… Bref, une fois sortis de ce mauvais pas, nous trouvons un hôtel plus accueillant, et plus conforme à nos souhaits, à quelques centaines de mètres de là. Notre chambre est au 4ème étage, avec vue imprenable sur les magnifiques montagnes… et aussi sur une grue gigantesque (car, comme tant d’autres, la ville de Qilian est un chantier)… Nous trouvons ensuite un petit resto très sympa : je ne sais plus ce que nous avons mangé mais c’était très bon. De plus, l’ambiance était très agréable dans ce petit resto familial fréquenté par des habitués (dont deux profs qui corrigeaient des copies en buvant du thé et en discutant avec le patron). Après le repas, balade en ville, photos, shopping…
  
 
 
 
L’ambiance est très détendue : sur une place un peu à l’écart des hommes jouent au billard en plein air. Les femmes dont la plupart sont musulmanes portent des coiffes très spéciales et non pas un voile. Les enfants, qui pour beaucoup n’ont jamais vu d’étrangers, viennent à notre rencontre, prennent la pose et s’esclaffent en voyant le résultat sur l’écran de l’appareil photo.


Les ressources sont assez limitées mais nous réussissons cependant à faire l’attraction en achetant sur le trottoir et après les avoir essayées sous le regard attentif de la vendeuse et de ses copines, des chaussettes en poil de yack et des semelles ornées de broderies !

 
Bon, la journée n’est pas finie : 17 heures ; c’est la fin de la récréation. Nous reprenons la voiture pour aller… faire des photos dans les montagnes, depuis le piton rocheux qui domine la ville.

Manque de pot : la route qui devrait nous y conduire est en cours de reconstruction et nous aboutissons en fait dans un vaste chantier boueux encombré d’engins divers, de camions et de pelleteuses. Au lieu de faire demi tour quand c’est encore possible sans risquer de verser dans le fossé, YZ s’obstine jusqu’à se trouver bloqué et sommé par les conducteurs d’engins de dégager la piste ! Je ne vois pas du tout comment nous allons sortir en bon état de cette galère, au vu des manœuvres acrobatiques dans lesquelles YZ s’engage, et nous avec ! C’est à ce moment là que je fais mon petit caprice, quittant la voiture après avoir déclaré que je préférais encore rentrer à pied ! Disons que pour sortir de là, ça a pris un certain temps… et en fait de photos, nous avons dû nous contenter de quelques vaches, ainsi que d’un sous-bois proche de la rivière.

 

lundi 16 janvier 2012

Jeudi 29 Septembre : aux environs de Zhangye

Aujourd’hui, à notre demande expresse, nous allons à une soixantaine de kilomètres au sud de Zhangye, sur un site très spectaculaire : Mati Si (le temple du sabot de cheval). YZ ne manifeste pas un enthousiasme excessif. "Qu’y a-t-il à voir, à part un temple ? D’ailleurs, ce site ne figure pas sur les cartes chinoises…" . C’est tout dire. Nous prenons cependant la route : sommes au milieu des champs ; environnés de cultures de légumes, en majorité des choux d’une grande diversité. La route est bordée de peupliers et de saules pleureurs.
Nous montons tranquillement en direction des pics enneigés que nous apercevons devant nous, au loin. Après avoir traversé plusieurs villages minuscules et isolés (mais cependant équipés de caméras de surveillance), nous arrivons au village de Mati-Hé (2200 m d’altitude), à quelques kilomètres du site que nous souhaitons visiter : un ensemble de temples tibétains construits au flanc d’une falaise de grès rose.


On y accède par des escaliers en colimaçon et des passerelles suspendues dans le vide. Je dois avouer que je ne les ai pas tous escaladés : en contrepartie, je me suis fait une copine qui m’a invitée sur son canapé…





Il s’agit de la vendeuse d’encens qui habite devant l’escalier principal. A 80 ans, elle a bon pied bon œil et passe ses journées sur son canapé, à regarder les montagnes en dévidant son chapelet. Nous avons passé un bon moment à papoter… sans parler la même langue mais en nous comprenant parfaitement : Quel âge ? Combien d’enfants ? Combien de couches de vêtements ? Etc.
Quand JL est redescendu, j’ai fait les présentations et après un petit questionnaire (voir plus haut !) il a été admis sur le canapé !
Les temples, construits entre les 5ème et 14ème siècles, sont ornés de statues rénovées en permanence et peintes de couleurs vives. L’intérêt artistique est assez limité mais le côté kitsch est amplement compensé par l’ambiance, la situation exceptionnelle et le paysage environnant.
Nous sommes à 2400 m d’altitude, l’air est très pur et il fait grand soleil. Alors que nous sommes entourés de pics enneigés qui dépassent les 4000 m d’altitude, nous marchons dans un paysage aux couleurs automnales.

La végétation est bien différente de celle que nous connaissons à pareille altitude. En effet, les sentiers sont bordés d’arbres à feuilles caduques dorées par l’automne, de buissons fleuris, etc. Avant de redescendre à Zhangye, nous allons faire une balade dans les collines couvertes de steppe où se trouvent d’autres temples… 

Arrivés à la ville, nous bénéficions, JL et moi, d’un peu de liberté car il est « urgent » pour YZ de passer au garage pour faire la vidange. Nous allons faire un tour dans un parc complètement ringard : reproduction kitsch de statues, dont… la Venus de Milo (librement adaptée) ! Puis, nous nous offrons une bière… en terrasse (à la tienne, Carole !).
Après une brève visite au temple du bouddha couché (que vous ne verrez pas car il est interdit de prendre des photos à l'intérieur),  
nous embarquons sur une route défoncée en direction d’un site naturel de reliefs désertiques, grès rose aux formes tourmentées, très photogéniques. Le site est grandiose et à peu près désert. A vrai dire, il est en cours d’aménagement : escaliers, rambardes, poubelles, etc.



Nous y faisons une balade dans un paysage grandiose par son relief, ses couleurs, son étendue : une fois arrivés au sommet, nous avons une vue époustouflante, à 360°.
 


Je crois que nous avons eu de la chance d’arriver avant l’ouverture officielle du site… On peut en effet craindre le pire dans les toutes prochaines années (voire les tous prochains mois…) si l’on en croit l’expérience qu’ont fait JL et YZ quelques kms plus loin, dans un site du même genre mais complètement aménagé « à la chinoise ».




Après avoir acquitté un droit d’entrée conséquent, ils ont été pris en main, obligés de monter dans un bus, d’en descendre aux arrêts prévus par le règlement pour que chacun y prenne, à tour de rôle et en vitesse, les mêmes photos que ses voisins, depuis des plateformes aménagées à cet effet : bref, toute une aventure… bureaucratique, dont ils sont revenus accablés et un peu dépités. Je n’ai pas regretté de les avoir attendus sur le parking en lisant mon guide…
Le retour, à la nuit tombée, fut interminable et épouvantable. Imaginez une petite route de campagne, non éclairée, sur laquelle tous les habitants des alentours semblent s’être donné rendez-vous : à pied, en vélo, en voiture, en tracteur avec ou sans charrette, en camion, etc. Dans la plupart des cas, l’éclairage est minimal (pour les tracteurs et les charrettes), voire inexistant (pour les vélos et les piétons). Le reste du temps, l’éclairage est au contraire éblouissant. Bref, dans tous les cas c’est stressant ! Après deux petites heures, nous arrivons enfin à bon port, prêts à quitter Zhanghye demain matin.