Ce matin, en prenant le petit déjeuner au resto de l’hôtel, nous regardons distraitement la télé qui gueule dans son coin. Il doit se passer quelque chose d’important : en effet, la fusée est partie, avec succès (voir le message posté à propos de nos aventures à Ejina...) en dépit des espions et à la veille de la fête nationale…
Cela ne nous empêche pas de continuer sur notre lancée et, dès neuf heures, nous voila partis en direction du Sud Est.
Nous sommes environnés de champs de maïs entrecoupés de grandes étendues aménagées pour faire sécher les épis… de maïs. Cette profusion nous explique d’où viennent tous ces pains, crêpes et gâteaux divers (mais toujours dégueux) que nous ingurgitons depuis deux jours au petit déjeuner. Nous sommes sur une bonne route, bordée de peupliers et de saules pleureurs.
Des troupeaux de moutons se baladent dans les sous-bois et la chaîne des monts Qilian enneigés se profile au sud. La route serait paisible si elle n’était hantée de camions militaires en tenue de camouflage dont certains, en tête de convoi, transportent des canons. Nous les avons déjà rencontrés hier (pardon, j’avais oublié de vous signaler ce détail). Que chacun se rassure : ce n’est pas la guerre ; juste la préparation de la fête nationale. A l’écart de cette agitation guerrière, les paysans arrachent (à la bêche) et ramassent (à la main) les patates.
Mine de rien, nous avons pris de l’altitude, atteignant 2830 m quand nous nous engageons sur une petite route de montagne. Nous y croisons et y doublons, quelquefois de façon assez acrobatique, nombre de camions lourdement chargés. Nous rencontrons aussi des troupeaux d’animaux à cornes et aux longs poils noirs : nos premiers yacks !
A 3200 mètres, nous faisons une petite pause pour toucher
Nous rencontrons plusieurs troupeaux de yacks qui passent d’un pâturage à l’autre, traversant la route sous la garde d’hommes en moto ou de jeunes femmes à cheval. Certains des yacks transportent sur leur dos le matériel de camping.
Ça et là, sur la steppe, se trouvent des mâts croisés en forme de pyramide et ornés de tissus de couleurs variées. Nous aurons l’occasion d’en revoir à de nombreuses reprises en pays tibétain et, pour commencer, à Arou où nous visitons un temple tibétain en compagnie d’un moine qui tient à être pris en photo avec moi.
Notre prochaine étape, Qilian, se situe au milieu des montagnes, dans un site à couper le souffle : d’un côté, un relief rocheux de schiste rouge et ocre ; de l’autre, les sommets enneigés des monts Qilian dont l’altitude dépasse les 5000 mètres.
YZ nous a dit qu’il tenait à cette étape, pour faire des photos. JL lui suggère donc de bifurquer en direction de la montagne quand, avant d’arriver à Qilian, nous voyons une petite route sur la droite. Ça ne correspond manifestement pas à ses projets car il continue à foncer, bille en tête, versla ville. Quand nous y arrivons, se pose comme d’habitude, le problème de la recherche d’un hôtel…
Bien que Qilian soit une toute petite ville, elle comporte cependant un quartier moderne, démesuré et désertique, à l’écart des quelques rues commerçantes traditionnelles. C’est ici que se trouvent les bâtiments officiels – d’une prétention et d’un mauvais goût que nous avons déjà pu observer ailleurs, ainsi que des restos, bars et autres établissements, tout aussi clinquants et sans aucun intérêt. Suivant notre bonne habitude, c’est évidemment là que nous nous posons, devant un hôtel dont je vous épargne la description…
Après avoir prévenu YZ qu’il n’était pas question pour nous d’aller dans cet hôtel, nous assistons de loin à la difficile négociation qu’il engage cependant avec une hôtesse dédaigneuse et il nous faut beaucoup de sang-froid pour ne pas éclater de rire quand il nous communique le verdict : cet hôtel n’admet pas les étrangers ! Sans aucune pitié, nous lui répétons alors que c’est heureux car nous n’avons jamais eu l’intention de nous arrêter là ! Cette situation se reproduira plusieurs fois au cours du voyage et à chaque fois, YZ manifestera la même incompréhension – réelle ou affichée – des véritables motifs qui nous conduisent à refuser d’aller dans ce genre d’établissement. A chaque fois, il a fait semblant de croire que notre réticence venait du fait que nous trouvions cela « trop cher » ! Nous avons vite renoncé à argumenter, préférant passer pour des pingres que d’affronter sa mauvaise foi… Bref, une fois sortis de ce mauvais pas, nous trouvons un hôtel plus accueillant, et plus conforme à nos souhaits, à quelques centaines de mètres de là. Notre chambre est au 4ème étage, avec vue imprenable sur les magnifiques montagnes… et aussi sur une grue gigantesque (car, comme tant d’autres, la ville de Qilian est un chantier)… Nous trouvons ensuite un petit resto très sympa : je ne sais plus ce que nous avons mangé mais c’était très bon. De plus, l’ambiance était très agréable dans ce petit resto familial fréquenté par des habitués (dont deux profs qui corrigeaient des copies en buvant du thé et en discutant avec le patron). Après le repas, balade en ville, photos, shopping…
L’ambiance est très détendue : sur une place un peu à l’écart des hommes jouent au billard en plein air. Les femmes dont la plupart sont musulmanes portent des coiffes très spéciales et non pas un voile. Les enfants, qui pour beaucoup n’ont jamais vu d’étrangers, viennent à notre rencontre, prennent la pose et s’esclaffent en voyant le résultat sur l’écran de l’appareil photo.
Les ressources sont assez limitées mais nous réussissons cependant à faire l’attraction en achetant sur le trottoir et après les avoir essayées sous le regard attentif de la vendeuse et de ses copines, des chaussettes en poil de yack et des semelles ornées de broderies !
Manque de pot : la route qui devrait nous y conduire est en cours de reconstruction et nous aboutissons en fait dans un vaste chantier boueux encombré d’engins divers, de camions et de pelleteuses. Au lieu de faire demi tour quand c’est encore possible sans risquer de verser dans le fossé, YZ s’obstine jusqu’à se trouver bloqué et sommé par les conducteurs d’engins de dégager la piste ! Je ne vois pas du tout comment nous allons sortir en bon état de cette galère, au vu des manœuvres acrobatiques dans lesquelles YZ s’engage, et nous avec ! C’est à ce moment là que je fais mon petit caprice, quittant la voiture après avoir déclaré que je préférais encore rentrer à pied ! Disons que pour sortir de là, ça a pris un certain temps… et en fait de photos, nous avons dû nous contenter de quelques vaches, ainsi que d’un sous-bois proche de la rivière.
Ça et là, sur la steppe, se trouvent des mâts croisés en forme de pyramide et ornés de tissus de couleurs variées. Nous aurons l’occasion d’en revoir à de nombreuses reprises en pays tibétain et, pour commencer, à Arou où nous visitons un temple tibétain en compagnie d’un moine qui tient à être pris en photo avec moi.
Notre prochaine étape, Qilian, se situe au milieu des montagnes, dans un site à couper le souffle : d’un côté, un relief rocheux de schiste rouge et ocre ; de l’autre, les sommets enneigés des monts Qilian dont l’altitude dépasse les 5000 mètres.
YZ nous a dit qu’il tenait à cette étape, pour faire des photos. JL lui suggère donc de bifurquer en direction de la montagne quand, avant d’arriver à Qilian, nous voyons une petite route sur la droite. Ça ne correspond manifestement pas à ses projets car il continue à foncer, bille en tête, vers
Bien que Qilian soit une toute petite ville, elle comporte cependant un quartier moderne, démesuré et désertique, à l’écart des quelques rues commerçantes traditionnelles. C’est ici que se trouvent les bâtiments officiels – d’une prétention et d’un mauvais goût que nous avons déjà pu observer ailleurs, ainsi que des restos, bars et autres établissements, tout aussi clinquants et sans aucun intérêt. Suivant notre bonne habitude, c’est évidemment là que nous nous posons, devant un hôtel dont je vous épargne la description…
Après avoir prévenu YZ qu’il n’était pas question pour nous d’aller dans cet hôtel, nous assistons de loin à la difficile négociation qu’il engage cependant avec une hôtesse dédaigneuse et il nous faut beaucoup de sang-froid pour ne pas éclater de rire quand il nous communique le verdict : cet hôtel n’admet pas les étrangers ! Sans aucune pitié, nous lui répétons alors que c’est heureux car nous n’avons jamais eu l’intention de nous arrêter là ! Cette situation se reproduira plusieurs fois au cours du voyage et à chaque fois, YZ manifestera la même incompréhension – réelle ou affichée – des véritables motifs qui nous conduisent à refuser d’aller dans ce genre d’établissement. A chaque fois, il a fait semblant de croire que notre réticence venait du fait que nous trouvions cela « trop cher » ! Nous avons vite renoncé à argumenter, préférant passer pour des pingres que d’affronter sa mauvaise foi… Bref, une fois sortis de ce mauvais pas, nous trouvons un hôtel plus accueillant, et plus conforme à nos souhaits, à quelques centaines de mètres de là. Notre chambre est au 4ème étage, avec vue imprenable sur les magnifiques montagnes… et aussi sur une grue gigantesque (car, comme tant d’autres, la ville de Qilian est un chantier)… Nous trouvons ensuite un petit resto très sympa : je ne sais plus ce que nous avons mangé mais c’était très bon. De plus, l’ambiance était très agréable dans ce petit resto familial fréquenté par des habitués (dont deux profs qui corrigeaient des copies en buvant du thé et en discutant avec le patron). Après le repas, balade en ville, photos, shopping…
L’ambiance est très détendue : sur une place un peu à l’écart des hommes jouent au billard en plein air. Les femmes dont la plupart sont musulmanes portent des coiffes très spéciales et non pas un voile. Les enfants, qui pour beaucoup n’ont jamais vu d’étrangers, viennent à notre rencontre, prennent la pose et s’esclaffent en voyant le résultat sur l’écran de l’appareil photo.
Les ressources sont assez limitées mais nous réussissons cependant à faire l’attraction en achetant sur le trottoir et après les avoir essayées sous le regard attentif de la vendeuse et de ses copines, des chaussettes en poil de yack et des semelles ornées de broderies !
Bon, la journée n’est pas finie : 17 heures ; c’est la fin de la récréation. Nous reprenons la voiture pour aller… faire des photos dans les montagnes, depuis le piton rocheux qui domine la ville.
Manque de pot : la route qui devrait nous y conduire est en cours de reconstruction et nous aboutissons en fait dans un vaste chantier boueux encombré d’engins divers, de camions et de pelleteuses. Au lieu de faire demi tour quand c’est encore possible sans risquer de verser dans le fossé, YZ s’obstine jusqu’à se trouver bloqué et sommé par les conducteurs d’engins de dégager la piste ! Je ne vois pas du tout comment nous allons sortir en bon état de cette galère, au vu des manœuvres acrobatiques dans lesquelles YZ s’engage, et nous avec ! C’est à ce moment là que je fais mon petit caprice, quittant la voiture après avoir déclaré que je préférais encore rentrer à pied ! Disons que pour sortir de là, ça a pris un certain temps… et en fait de photos, nous avons dû nous contenter de quelques vaches, ainsi que d’un sous-bois proche de la rivière.
En voyant les photos et en lisant la description des visites et des rencontres, on se dit que ça valait quand même le coup de subir la voiture, son chauffeur et les autres représentants de la classe moyenne chinoise !
RépondreSupprimerOù est passée la photographie des chaussettes en poil de yack et des semelles brodées que nous puissions voir à quoi ça ressemble?
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