Dès 7 heures, nous sommes fin prêts : après un rapide petit déjeuner (raviolis et soupe de nouilles), nous embarquons. Le soleil se lève sur les dunes quand nous quittons Dunhuang. Nous traversons une alternance de zones cultivées (coton, oignons, légumes divers) et de zones désertiques peuplées d’éoliennes. Nous ne rencontrons sur la route que des camions – surchargés pour la plupart. Nous sommes environnés de montagnes plissées quand nous nous dirigeons, par le corridor de Hexi (que nous avons emprunté à l’aller) vers la ville de Jiayuguan qui marque la fin symbolique de la grande muraille (i.e. la limite occidentale de la Chine proprement dite). Sur notre droite, nous apercevons un sommet enneigé avant d’arriver au fort de Jiayuguan.
Nous le visiterons, sans payer le droit d’entrée (heureusement car il n’a pas grand intérêt !). Les caisses sont désertées en raison d'un évènement solennel : un concours d'ULM (?).
Nous évitons aussi diverses sollicitations commerciales telles que la photo auprès des chameaux somnolents qui attendent les touristes, les "antiquités" et les reliques évoquant la longue marche, la révolution culturelle, etc. (bustes de Mao, casquettes et vêtements ornés le l’étoile rouge, réveils et affiches à l’effigie de Mao –perpétuellement jeune).
Notre deuxième visite de la matinée est beaucoup plus intéressante : il s’agit des tombes datant de la période des Wei et des Jin occidentaux (220-420 après JC). Environ un millier de sépultures jalonnent le désert, à environ 25 km à l’est de Jiayuguan. Depuis 1973, 18 ont été explorées parmi lesquelles une seule, celle d’un couple, est actuellement ouverte aux visiteurs.
Nous l’avons visitée, (ci-contre, l'entrée en briques) sans toutefois pouvoir prendre de photos. Cette sépulture est richement ornée ; des fresques étant peintes directement sur les parois de briques. Nous avons acheté sur place une série de cartes postales sur lesquelles sont reproduites une trentaine de ces briques. J’en ai sélectionné quelques unes que JL a scannées et que je vous propose d’examiner.
Pour la plupart, il s'agit de scènes de la vie quotidienne (une par brique en général).
les différents types de récolte (ici les feuilles de mûrier)
les activités agricoles comme les labours et la construction des meules.
la chasse (ci-contre)
les activités sociales et artistiques
ci-dessous, le jeu de go.
Nous avons été séduits par la précision du trait et la fraicheur des couleurs de ces dessins datant de 17 à 18 siècles ! On peut trouver des explications complémentaires dans un petit musée attenant, complètement désert mais fort intéressant.
En sortant de ce musée, nous nous sommes trouvés sur une charmante petite route déserte bordée de saules et de peupliers à l’ombre desquels nous avons piqueniqué.
Mais, les meilleures choses ont une fin. Il nous faut retrouver l’autoroute (qui n’est jamais bien loin !) et rouler tambour battant vers notre prochaine étape. Après une route sans histoire, mis à part le fait que pour la première fois en 8 jours, le ciel est nuageux, nous arrivons à Zhangye.
Il est 18 heures et nous avons parcouru un peu plus de 650 km… Il nous faut trouver un hôtel. Fidèle à sa stratégie habituelle, YZ évite soigneusement de consulter notre guide, préférant appeler (en conduisant) sa centrale de réservation pour hommes d’affaires chinois. Bingo, l’hôtel choisi se trouve en plein centre du périphérique Est (si je peux me permettre cette image paradoxale). Ça tombe bien : nous disons et répétons depuis le début que nous préférons nettement les hôtels situés en pleine ville ; quant à YZ, il dit et redit que tout ce qu’il veut, c’est que nous soyons contents. Encore un mystère de la dialectique…
La ville de Zhangye, dont on dit qu’elle charma Marco Polo qui y séjourna un an avant de rejoindre la cour de Qubilaï Khan, est en grande partie piétonne (pas sur le périphérique évidemment !).
On y trouve en particulier une rue bordée d’édifices copiant l’architecture Qing où se côtoient nombre de restaurants agréables, rassemblant bon nombre de spécialités des différentes provinces de Chine. Nous y avons fait un excellent repas, dans un restaurant du Hebei (la province dans laquelle se trouve Pékin) ; le plat le plus original étant une soupe très acidulée contenant entre autres ingrédients plusieurs sortes de champignons et des vermicelles de riz (d’accord, dit comme cela, ça peut sembler banal mais c’est que ma description est très incomplète… allez donc y goûter vous-mêmes !).
Quand nous rentrons, nous réalisons qu’en plus d’être sur le périphérique, l’hôtel est au dessus d’une boite. Bonne nuit à tous !
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