- Grotte 249 Wei de l’Ouest (535-556)
Avant de passer aux détails, regardez donc cette vidéo qui donne une vision d’ensemble de cette grotte célèbre pour la représentation en un même lieu de trois divinités bouddhistes renommées au Japon : le roi Asura, géant protecteur de la loi bouddhique et des demeures des dieux ; Raijin, le dieu du tonnerre et des éclairs qui jongle avec des tambours ; Fujin, le dieu des vents qui les porte dans un grand sac. Les commentaires sont en chinois pour faire plus couleur locale …
La première image (en haut) provient du site signalé dans le message précédent (scan du catalogue CNRS), alors que la suivante (en dessous) a été réalisée à la maison avec mon catalogue de 1983, mon imprimante-scanner Canon toute neuve et son logiciel associé (j'ai laissé tous les réglages implicites)...
On voit bien que les deux artistes ne sont pas très doués pour cadrer le catalogue sur le scanner et aussi que les couleurs ne sont pas les mêmes. Je vous assure qu’elles sont encore différentes sur le catalogue-papier. Sur place, ces fresques sont perchées au plafond (au moins cinq mètres du sol) et faiblement éclairées par la lampe électrique du guide…
Bref, qu’importela couleur. L ’impression d’ensemble est magnifique. Il faut vraiment y aller pour regretter de n’avoir pas pu y rester plus longtemps !
Bref, qu’importe
- Grotte 428 Zhou du Nord (557-581)
Il y a une vidéo de présentation sur le site Daibusshi. L’aménagement de cette grotte de grande dimension est influencé par le style d’architecture chinois des salles de réunion.
Le pilier central en forme de stupa est décoré de statues de plain-pied représentant des bouddha, des bodhisattva, des disciples, … Le plafond et les murs sont entièrement couverts de fresques représentant des motifs décoratifs, des scènes de légendes bouddhiques, des apsara (nymphes célestes de grande beauté), des donateurs, des petites niches de milliers de bouddha, …
Pour donner un exemple de bande dessinée, je reproduis ci-dessous l’illustration du catalogue CNRS plus complète (sur la droite), mais un peu penchée (le préposé au scanner a eu un coup de faiblesse en fin d’année), puis celle du catalogue chinois.
Il s’agit d’un conte extrait des Jataka (vies antérieures du Bouddha) où le prince Sudana offre sa vie pour sauver une tigresse affamée. Je vous livre l’explication du catalogue CNRS :
Le site de Xiqianfo Dong (grottes de l’Ouest aux mille bouddha).
Il n’y a pas de textes indiquant le nombre et la date de construction de ces grottes. Elles ont été construites par les habitants de la ville voisine de Nan Hu pour le besoins des marchands et fidèles cheminant sur la route de la soie et contiennent plusieurs fresques d’histoires Jataka non représentées à Mogao. Actuellement, on répertorie 40 grottes dont 19 contiennent 34 statues (dont la plupart ont été restaurées et repeintes sous la dynastie Qing) et8.000 m2 de fresques. La datation est faite par comparaison avec Mogao. Cinq grottes ont été datées de la première période, six de la seconde et six de la troisième. Deux grottes n’ont pas été datées précisément.
Pour donner un exemple de bande dessinée, je reproduis ci-dessous l’illustration du catalogue CNRS plus complète (sur la droite), mais un peu penchée (le préposé au scanner a eu un coup de faiblesse en fin d’année), puis celle du catalogue chinois.
A part la différence de couleur des deux planches, il manque une petite explication pour suivre l’histoire : il y a 14 scènes disposées en 3 bandes superposées qui se lisent de haut en bas dans le sens : droite-gauche, gauche-droite, droite-gauche et bien sûr les scènes ne sont séparées que par des montagnes ou des arbres stylisés …
Il s’agit d’un conte extrait des Jataka (vies antérieures du Bouddha) où le prince Sudana offre sa vie pour sauver une tigresse affamée. Je vous livre l’explication du catalogue CNRS :
1/ Les trois princes prennent congé du roi ; 2/ Ils se promènent dans la forêt ; 3/ Les princes s’entrainent au tir à l’arc ; 4/ Ils s’arrêtent pour converser ; 5/ Ils s’engagent dans la montagne ; 6/ Ils rencontrent une tigresse affamée, entourée de ses petits ; 7/ Le plus jeune prince prie ses frères de partir en avant ; 8/ Resté seul, il s’étend devant la tigresse pour qu’elle le dévore, mais elle est trop faible pour cela ; 9/ Il prend alors une épine, saigne son propre corps et se jette du haut d’une falaise afin que la tigresse puisse boire son sang ; 10/ La tigresse entourée de ses petits, dévore le prince ; 11/ Les deux frères retrouvent leur cadet dévoré ; 12/ Ils rassemblent sa dépouille et construisent un stupa pour abriter les restes du prince, leur jeune frère ; 13/ Les deux frères aînés retournent au palais ; 14/ Ils annoncent au roi le sacrifice de leur cadet.
- Grotte 16-17 Tang (618-907)
Cette grotte 16 est mondialement célèbre, sous le nom de ‘bibliothèque cachée’, pour ce qu’on n’y voit plus. Elle aurait été murée au 11° siècle sous la dynastie des Xia de l’Ouest. Alors que le site est délaissé depuis la dynastie Ming (1368), Wang Yuanlu le gardien des grottes y découvre en 1900 des dizaines de milliers de manuscrits et de peintures très bien conservés remontant pour les plus anciens à 406. C’est un ensemble unique de plus de 50.000 documents inestimables sur l’histoire de la Chine , de l’Asie centrale et du bouddhisme. Rédigés en langues rares d’Asie centrale, il s’agit de récits militaires, de partitions de musique, de prescriptions musicales, d’écrits confucéens et taoïstes, de sutra bouddhiques et du plus vieux livre imprimé au monde, le sutra du diamant (868).
Wang Yuanlu harcelé par les archéologues européens cède 20.000 manuscrits pour la somme de 220 livres sterling ! L’anglais Aurel Stein en 1907 et le français Paul Pelliot en 1908 sont les principaux bénéficiaires de ces bonnes affaires que les chercheurs spécialisés peuvent consulter aujourd’hui à Londres (British Library ou British Museum) ou à Paris (Bibliothèque Nationale de France ou Musée Guimet).
La vidéo de Daibusshi montre des photos de ces incroyables amas de documents au moment de leur découverte.
Dans le couloir d’accès à cette grotte, une sorte d’alcôve de taille réduite (grotte 17) est dédiée à la mémoire du vénérable Hong Bian, supérieur du monastère de Dunhuang vers la fin de la dynastie Tang au 9° siècle.
L’espace est entièrement occupé par une statue-reliquaire, contenant les cendres de Hong Bian, placée sur une estrade taillée dans la roche. L’illustration de la statue du vénérable provient du catalogue chinois.
Derrière la statue, la paroi est ornée d’une fresque montrant deux suivantes du vénérable se tenant près de deux arbres bouddhiques. L’illustration de la fresque figurant dans le catalogue CNRS semble être un savant montage : la statue a disparu et les couleurs (principalement de la robe et de l’éventail de la suivante de droite) ont l’air fraîchement repeintes, si l’on se réfère à la vidéo.
- Grotte 96 Tang (618-907)
Encore une fois, c’est le documentaire officiel qui donne la meilleure impression de cette grotte consacrée à une statue géante de Bouddha (35 mètres de hauteur). La statue est censée représenter l’impératrice Wu Zetian (625-705), qui utilisa le bouddhisme pour consolider son pouvoir. Elle a été construite en 695. La partie centrale de la statue est en pierre recouverte de nombreuses couches de stuc et de couleurs. Une galerie supérieure en bois permet aux photographes officiels de voir les détails du visage. Par contre, il n’y a pas beaucoup de recul pour photographier l’ensemble du corps. D’ailleurs, il est nécessaire que le fidèle se sente tout petit aux pieds de ces Bouddha déifiés. L’illustration du catalogue chinois représente bien ce que l’on voit sur place. Les bouddha monumentaux étaient sculptés de haut en bas à l’aide d’échafaudages en bois, dont les encoches de fixation restent visibles, comme ici à la base de la statue.
- Grotte 130 Tang (618-907)
Cette grotte construite en 721 renferme une statue de Bouddha de 27 mètres de hauteur construite selon les mêmes techniques que celles utilisées pour la grotte 96. La photo ci-dessous figure sur la couverture du catalogue de l’académie de recherche de Dunhuang (en un peu moins lumineuse !).
- Grotte 172 Tang (618-907)
A nouveau il faut reconnaître la qualité de la vidéo autant pour les détails que pour la vue d’ensemble. Pour ceux qui voudraient poursuivre l’exploration des grottes de Mogao sans quitter leur ordinateur, je signale que le Daibusshi’s channel propose en tout 30 vidéos sur le sujet.
Le fond de la grotte est occupé par un pilier-stupa évidé en forme de grotte et peuplé de bouddha, bodhisattva, disciples, …Les deux murs latéraux sont recouverts de fresques d’environ trois mètres sur quatre, assez semblables et décrivant le paradis d’Amitayus (d’après Amitayurdhyana sutra). Pour les non-initiés, Amitayus est un autre nom du bouddha Amitabha, (très populaire en Chine jusqu'à nos jours) figure principale du bouddhisme de la Terre Pure , branche du Mahayana (grand véhicule). Quant au sutra Amitayurdhyana, c’est l’un des trois sutra fondamentaux de ce même bouddhisme de la Terre Pure.
Les reproductions sur papier ne sont pas très nettes. Elles concernent la fresque du mur Nord qui est commentée en seconde partie de la vidéo.
Au dessus, extrait du catalogue chinois. En dessous, extrait du catalogue CNRS.
Au dessus, extrait du catalogue chinois. En dessous, extrait du catalogue CNRS.
Le palais est construit sur pilotis au milieu d’un étang à lotus où évoluent, parmi les divinités, des garuda (‘oiseaux paradisiaques à tête humaine’), paons, grues, perroquets,… La scène est encadrée par deux bandes verticales racontant à gauche, le parricide du roi Bimbisara par son fils Ajatasatru, qui est la réincarnation d’un moine, puis d’un lièvre, assassinés par le roi. A droite, le même prince a mis sa mère, la reine Vaidehi , en prison pour la punir de sa complicité. Dans sa cellule, elle a des visions du bouddha Shakyamuni qui lui enseigne comment prier Amitabha pour renaitre au paradis de la Terre Pure et pour comprendre la vanité de la vie terrestre. Dans le sutra, Sakyamuni énumère treize exercices de visualisation détaillée qui aident à cette renaissance : contemplation du soleil levant, d’une étendue d’eau, d’arbres, de trône-lotus de bouddha, … La bande verticale droite en en haut dépeint quelques unes de ces pratiques.
Le site de Xiqianfo Dong (grottes de l’Ouest aux mille bouddha).
Le site se trouve à 35 kilomètres de Dunhuang, à mi-chemin de Yangguan. Il est pratiquement ignoré du tourisme de groupe. Il faut insister pour trouver un guide privé qui expédie la visite de cinq des six grottes officiellement ouvertes au public en une demi-heure. Le catalogue est une petite brochure de 40 pages éditée en 1998 dont sont extraits les commentaires et illustrations suivantes.
Il n’y a pas de textes indiquant le nombre et la date de construction de ces grottes. Elles ont été construites par les habitants de la ville voisine de Nan Hu pour le besoins des marchands et fidèles cheminant sur la route de la soie et contiennent plusieurs fresques d’histoires Jataka non représentées à Mogao. Actuellement, on répertorie 40 grottes dont 19 contiennent 34 statues (dont la plupart ont été restaurées et repeintes sous la dynastie Qing) et
- Grotte 5 Wei du Nord (439-534)
C’est impressionnant d’être seuls avec le guide dans cette grotte de petite taille, la plus ancienne du site. La statue de Bouddha a échappé à la restauration de la dynastie Qing , mais elle est vraiment mal en point. Cela permet au moins de comprendre comment elle a été fabriquée.
Les fresques ont gardé toute leur fraicheur, à l’exception du blanc de plomb qui a noirci le rose de la peau, comme le montre le détail ci-dessous représentant une apsara et deux bodhisattva. On admirera spécialement la qualité des bleus.
- Grotte 6 Zhou du Nord (557-581)
Cette fresque est intitulée ‘la parabole de la Drstistupa ’. Je vous donne quelques définitions. La pratique d’adoration des stupa (construction réalisée autour d’une relique de Bouddha) permet d’acquérir la Drsti , vision de la réalité comme elle est et non seulement comme elle semble être. C’est l’une des composantes de la Prajna , la ‘sagesse transcendante’ selon la traduction d’Alexandra David-Néel.
Ceux qui ont saisi le rapport avec la fresque peuvent faire un commentaire pour instruire les autres.
- Grotte 8 Sui (581-618)
La fresque est située derrière une statue qui a malheureusement perdu sa tête, ce qui permet de bien voire le détail de l’auréole du Bouddha.
- Grotte 9 Sui (581-618)
La structure de cette grotte est originale par rapport à celles de Mogao. Elle reproduit la forme d’une tente semblable aux habitations traditionnelles locales.
La fresque représente Bouddha en méditation entouré de deux bodhisattva et des mille bouddha.
- Grotte 3 Tang (618-907)
Cette fresque intitulée ‘Bouddha prêchant la Loi ’ est peinte sur la partie supérieure d’une paroi et sur le plafond. On aperçoit l’architecture d’un palais chinois derrière la tête de Bouddha.
Enfin, dans cette même grotte, est représentée une apsara faisant une offrande. Nous sommes ici loin des nymphes sveltes et aériennes à la mode indienne que Wikipédia décrit comme étant généralement de belles jeunes filles aux courbes sensuelles, légèrement vêtues et aux seins nus. Celle-ci a plutôt l’allure d’une dame de la cour des Tang, richement vêtue et certainement trop bien nourrie pour flotter dans les airs !
Bravo, si vous êtes arrivés indemnes au bout de ces deux messages. Nous espérons que vous êtes prêts pour le grand voyage au paradis bouddhique...
En attendant, vous avez bien mérité un peu de détente: c'est ce qu'AM vous proposera dès le prochain message ; à fond de train sur l'autoroute. A bientôt.
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