Aujourd’hui, à notre demande expresse, nous allons à une soixantaine de kilomètres au sud de Zhangye, sur un site très spectaculaire : Mati Si (le temple du sabot de cheval). YZ ne manifeste pas un enthousiasme excessif. "Qu’y a-t-il à voir, à part un temple ? D’ailleurs, ce site ne figure pas sur les cartes chinoises…" . C’est tout dire. Nous prenons cependant la route : sommes au milieu des champs ; environnés de cultures de légumes, en majorité des choux d’une grande diversité. La route est bordée de peupliers et de saules pleureurs.
Nous montons tranquillement en direction des pics enneigés que nous apercevons devant nous, au loin. Après avoir traversé plusieurs villages minuscules et isolés (mais cependant équipés de caméras de surveillance), nous arrivons au village de Mati-Hé (2200 m d’altitude), à quelques kilomètres du site que nous souhaitons visiter : un ensemble de temples tibétains construits au flanc d’une falaise de grès rose.
On y accède par des escaliers en colimaçon et des passerelles suspendues dans le vide. Je dois avouer que je ne les ai pas tous escaladés : en contrepartie, je me suis fait une copine qui m’a invitée sur son canapé…
Il s’agit de la vendeuse d’encens qui habite devant l’escalier principal. A 80 ans, elle a bon pied bon œil et passe ses journées sur son canapé, à regarder les montagnes en dévidant son chapelet. Nous avons passé un bon moment à papoter… sans parler la même langue mais en nous comprenant parfaitement : Quel âge ? Combien d’enfants ? Combien de couches de vêtements ? Etc.
Quand JL est redescendu, j’ai fait les présentations et après un petit questionnaire (voir plus haut !) il a été admis sur le canapé !
Les temples, construits entre les 5ème et 14ème siècles, sont ornés de statues rénovées en permanence et peintes de couleurs vives. L’intérêt artistique est assez limité mais le côté kitsch est amplement compensé par l’ambiance, la situation exceptionnelle et le paysage environnant.
Nous sommes à 2400 m d’altitude, l’air est très pur et il fait grand soleil. Alors que nous sommes entourés de pics enneigés qui dépassent les 4000 m d’altitude, nous marchons dans un paysage aux couleurs automnales.
La végétation est bien différente de celle que nous connaissons à pareille altitude. En effet, les sentiers sont bordés d’arbres à feuilles caduques dorées par l’automne, de buissons fleuris, etc. Avant de redescendre à Zhangye, nous allons faire une balade dans les collines couvertes de steppe où se trouvent d’autres temples…
Arrivés à la ville, nous bénéficions, JL et moi, d’un peu de liberté car il est « urgent » pour YZ de passer au garage pour faire la vidange. Nous allons faire un tour dans un parc complètement ringard : reproduction kitsch de statues, dont… la Venus de Milo (librement adaptée) ! Puis, nous nous offrons une bière… en terrasse (à la tienne, Carole !).
Après une brève visite au temple du bouddha couché (que vous ne verrez pas car il est interdit de prendre des photos à l'intérieur),
nous embarquons sur une route défoncée en direction d’un site naturel de reliefs désertiques, grès rose aux formes tourmentées, très photogéniques. Le site est grandiose et à peu près désert. A vrai dire, il est en cours d’aménagement : escaliers, rambardes, poubelles, etc.
Nous y faisons une balade dans un paysage grandiose par son relief, ses couleurs, son étendue : une fois arrivés au sommet, nous avons une vue époustouflante, à 360°.
Je crois que nous avons eu de la chance d’arriver avant l’ouverture officielle du site… On peut en effet craindre le pire dans les toutes prochaines années (voire les tous prochains mois…) si l’on en croit l’expérience qu’ont fait JL et YZ quelques kms plus loin, dans un site du même genre mais complètement aménagé « à la chinoise ».
Après avoir acquitté un droit d’entrée conséquent, ils ont été pris en main, obligés de monter dans un bus, d’en descendre aux arrêts prévus par le règlement pour que chacun y prenne, à tour de rôle et en vitesse, les mêmes photos que ses voisins, depuis des plateformes aménagées à cet effet : bref, toute une aventure… bureaucratique, dont ils sont revenus accablés et un peu dépités. Je n’ai pas regretté de les avoir attendus sur le parking en lisant mon guide…
Après avoir acquitté un droit d’entrée conséquent, ils ont été pris en main, obligés de monter dans un bus, d’en descendre aux arrêts prévus par le règlement pour que chacun y prenne, à tour de rôle et en vitesse, les mêmes photos que ses voisins, depuis des plateformes aménagées à cet effet : bref, toute une aventure… bureaucratique, dont ils sont revenus accablés et un peu dépités. Je n’ai pas regretté de les avoir attendus sur le parking en lisant mon guide…
Le retour, à la nuit tombée, fut interminable et épouvantable. Imaginez une petite route de campagne, non éclairée, sur laquelle tous les habitants des alentours semblent s’être donné rendez-vous : à pied, en vélo, en voiture, en tracteur avec ou sans charrette, en camion, etc. Dans la plupart des cas, l’éclairage est minimal (pour les tracteurs et les charrettes), voire inexistant (pour les vélos et les piétons). Le reste du temps, l’éclairage est au contraire éblouissant. Bref, dans tous les cas c’est stressant ! Après deux petites heures, nous arrivons enfin à bon port, prêts à quitter Zhanghye demain matin.
Moi je dis qu'ils sont finauds ces chinois de ne pas tout indiquer sur leurs cartes!
RépondreSupprimerManifestement la Jordanie n'a qu'à bien se tenir, les chinois ont aussi leur Petra...